لا عزاء لي.. قصيدة للشاعرة المغربية عزيزة سوزان الرحموني

قراءة بالفرنسية للأستاذ علال فرى

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لا عــزاء لي

عزيزة سوزان الرحموني

من كَفّ أبي

انزلقتْ أصابعي

منذ ذلك الحين والسكين في جوفي

من يومها تُفَجّرني أصوات العزاء

تخْـترقُني الرياح وتطْعن قلبي

هل يحتاجُ الموتُ أبي؟

موتي يتجزّأ قبل الموت

كلَّ لحظةٍ يترصدني

في كُل اللحظات

فيّ يعيشُ باستمرار

مثل الظلام الغامض

مثل البئر

حيث جَـفّ الحُلم… جَيفّ… لمْ يعُد هناك حُـلم

باردة مواسم موتي

مفتوحة تُطل فيّ ومِنّي

هذا كل ما أعْرفُه

كُلّ البئر تعْرف أنّها في عمْقها تعيش

لكِنّ عمْقي يعيش موتي

ويسأل هل من مزيد

في صمْت الّليل

تَـنْبُتُ جُدران لليلي

تتكاثفُ… عَلَيّ تهوي

عنيدة طوال ليلي

تحرق ناري الباردة

من دون سبب تعود دائمَا

كوابيسي القديمة

لا كابوسَ يُعَدُّ سخيفًا

ضائعًا في الكون

كُلّ الكوابيس تُحِسّ جوعًا للواقع

تَـشْغَل الواقع

تنمو

تصبح اعترافًا بالدّيْن

تدق دائما ساعة دفعه

حبْل سِري

لمْ ينْقَطِع بعْد

كالخاتم ارْتَهَن شمسي

ولا يزالُ دَمُ الغموض في دمي يدُور

و دمَي في الّليل المُحيط

تغْرَق أطرافُه

يوليوز 2018

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Rien ne peut me consoler

Aziza Suzanne Rahmouni

De la main de mon père..

Mes doigts ont glissé !

Depuis ce moment-là,

Au fond de moi,

S’est installé un couteau.

Depuis ce jour-là me bombardent,

De consolations, des voix, et..

Les vents me traversent et,

Poignardent mon cœur.

La mort.. a-t-elle besoin de mon père ?

Ma mort se divise avant la mort.

A chaque instant elle me guette,

Dans tous les moments,

En moi.. elle vit tout le temps,

Comme le noir obscur,

Comme le puits

Où le rêve s’est déshydraté..

Où il est devenu sec.. et des rêves..

Il n’y en a plus !

Froides sont les saisons de ma mort,

Ouvertes, tantôt elles plongent en moi,

Et tantôt, de moi, dehors elles se prolongent…

C’est tout ce que je sais.

Le puits ne sait que bien,

Qu’au fond de lui, il vit bien,

Mais mon fond à moi vit ma mort..

Et demande : encore encore…

Dans le silence de la nuit,

A ma nuit, poussent des murs,

Qui se multiplient, se bousculent.. et..

Sur moi.. ils s’effondrent.

Tenaces ils sont,

Tout au long de ma nuit,

Brûlant mon feu froid et..

Sans aucune raison,

Ils me reviennent toujours

Mes cauchemars anciens.

Aucun cauchemar n’est au fait vain

Ou dans l’univers perdu !

Tous les cauchemars ont leur faim

Quant-à la réalité !

Ils l’occupent, y poussent et grandissent

Pour devenir des redevances,

Des reconnaissances dont..

Sonne toujours l’échéance !

Un fil secret,

Qui n’est pas encore coupé,

Comme une bague, a..

Hypothéqué mon soleil,

Et le sang du mystère

Continue de circuler dans mon sang..

Et mon sang à moi,

Dans la nuit tout autours,

Ses membres se noient…

Traduction vers le français : Allal Ferri

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